– Un trek en Islande –
– De Landmannahellir à la faille d’Eldja via Landmannalaugar et Langisjor –
Jour 1 : Landmannahellir – Reykjadalir
.
14 Juillet, 15h00 : Apres une courte nuit au camping de Reykjavík et des préparatifs au pas de courses , me voila dans le bus de Trexx vers le Landmannalaugar.
Je somnole légèrement en regardant la bruine tomber à travers les vitres, « bercé » par les secousses du bus traversant les champs de lave de l’Hekla.
De retour en Islande pour la troisième fois, j’oscille entre l’excitation et l’appréhension.
Je sais que je vais « en baver » à un moment ou un autre mais que ces efforts vont décupler les beaux moments… et des bons moments il y en aura beaucoup, beaucoup…
.
Cette année, j’ai longuement hésité entre revenir dans les Fjallabaks déjà visités l’année dernière ou aller faire un tour dans le centre de l’île.
Mais l’appel des lacs limpides et des montagnes vertes de mousses fluorescentes a été plus fort que le désert et la caldeira d’Askja!!!
Ce sera le sud!
.
Le projet pour ce trek d’une dizaine de jours, au départ de Landmannahellir, est de se diriger vers le Tindfjallajökull en longeant le Laufafell puis de remonter plein Nord à travers la réserve de Fjallabak pour gagner Faxasund et le Langisjór. L’arrivée sera à la faille d’Eldgjá , lieu de mon abandon l’année dernière pour cause de « neige persistante ».
Pas de carte du parcours, ceux qui veulent suivre se serviront de l’atlas en ligne islandais.
Je vous aide juste pour le départ : Landmannahellir est situé 2 km au nord-ouest du Landmannalaugar au bord du Löðmundarvatn.
Revenons à nos moutons ( Islandais bien entendu!) :

Arrivé à Landmannahellir à 16h :
3 personnes descendent du bus plein à craquer: un couple d’allemands et moi-même.
Ciel plutôt gris, quelques gouttes, je suis mal réveillé, j’ai mal crâne…bref je n’ai aucune envie d’y aller.
Je traîne donc à faire mon sac et à grignoter des barres de chocolat.
Objectif de ce soir : rejoindre la zone géo-thermale de Reykjadalir, à peu près 10 km de marche. Je devrais arriver vers 20h.
.
Le refuge de Landmannahellir :

Franchement c’est une halte plus sympa que le camp de réfugiés du Landmannalaugar!!!
Je commence par suivre la piste mais je m’en éloigne assez vite pour traverser la lande marécageuse qui me sépare des contreforts des Fjallabaks.

Je traverse le petit ruisseau au nom imprononçable ( Klukkugilskvísl ! ) et grimpe sur la première pente pas trop raide pour m’élever doucement.

En approchant du plateau de Pokahryggur, le paysage change, devient minéral et sombre.
La pluie et le vent s’en mêlent : bienvenue en Islande!!!

Apres le col sous le Svartikambur, la vue se dégage, cela fume de partout…ça y est, j’ai rejoint la zone géo-thermique de Reykjadalir .
Je me dirige vers la plus grosse fumée en espérant trouver l’immense « piscine » bleu que j’ai entrevu en glanant sur le net.
C’est bien celle-là, idyllique , méconnue , on n’a envie de se tremper dedans!

Je dormirais ici ce soir!

Le site est magnifique, je me couche vers 22h , complètement éreinté par cette première journée. 3 moutons ,que j’ai dérangé, veillent sur moi.

.
Jour 2 : Markarfljót – Laufafell
.
Au réveil, ciel gris, frais mais pas de pluie donc tout va bien!!!
Je pars en suivant un petit cours d’eau sans nom, je tombe sur un spot de rond de sorcières.

J’adore ces formations un peu mystérieuses…


Je rejoints un second ruisseau plus important,toujours sans nom, l’IGN local doit pas passer très souvent…
Traversée à gué sans enlever les chaussures.
Je longe la rive gauche vers l’aval, sous le crachin.

Très belle petite rivière aux milieux des fumerolles.
On trouve même une cascade sympa!



Je traverse ensuite la Markarfljót naissante, 1er gué du voyage , qui passe sous soucis, à peine de quoi se mouiller les genoux.

Je monte sur le plateau en suivant la piste monotone pour aller au croisement de Dalakofinn au nord du Laufafell

Un groupe de 4*4 arrive vers moi, remplis de bagages, ils doivent aller vers le refuge.
Le dernier s’arrête :
-Are you lost?
-No
-Where are you going?
-Laufafell
-Ok, bye.
Apres cette courte conversation, je descends vers la Markarfljót, qui a prise un peu d’ampleur:
Magnifique rivière, mais bien fraîche!!!

Je longe ensuite la rive droite vers l’aval et le Laufafell.

Déjeuner au niveau de la somptueuse chute sans nom qui marque l’entrée d’un nouveau décor…

A partir de là , le paysage change :
La rivière étale devant mes yeux des lacets tortueux alternant l’ocre minéral et le vert mousseux.
Les rapides deviennent tumultueux ( avec quelques m3 de plus , cette rivière doit être génial en kayak : un bon classe IV alpin sans temps mort!)

Une sente bien marquée longe en surplomb vers l’aval.
Je suis tellement ahuri par cet endroit que j’en oublie d’aller voir le petit maar que j’ai repéré sur Internet.

Un petit panoramique :

Ce canyon au teinte rouge mériterait une exploration un peu plus approfondie.

1 ou 2 km plus loin la rivière s’élargit et la pluie revient.
Pas de photos pour cette partie, pas très intéressante d’ailleurs.
Je longe les flancs sud-est du Laufafell. La marche n’est pas agréable avec de multiples sillons à traverser , très casse jambes.
J’emprunte ensuite la fameuse F210 « Fjallabak sydra ». Cette fois je suis plutôt content de marcher sur du « dur ».
Je me prends une grosse gamelle en voulant sauter par dessus un ru ( la flemme d’enlever les chaussures )…
Heureusement la mousse amortit ma chute. Pas de bobos mais bien trempé!

Je quitte rapidement la piste au niveau du champ de lave pour rejoindre Skyggnisvatn. Je prends un peu de hauteur.
L’espace d’un instant , le soleil perce les nuages, laissant apparaître une magnifique lumière , juste quelques secondes , à peine le temps de sortir l’appareil…
Vers l’est :

Vers le sud : une de mes photos préférées de cet année avec Stóra-Grænafjall illuminée en arrière plan.

Vers le Nord-est , d’où je viens avec le Laufafell dans la brume.

Je rejoins ensuite l’extrémité du lac…Je veux dormir sur la rive mais il y a trop de vent.


Je me contenterai de la petite « mare » derrière.

Le soir, pose longue au bord du lac…

.
Jour 3 : Skyggnisvatn – Krokur
.
Je remonte en surplomb du lac

Une piste mène en direction du Tindfjallajökull et de Skyggnir.

Je croise un groupe guidé par l’agence Fjallabak qui vont de Hungursfit à Dalakofinn, nous échangeons quelques mots et je continue.
Je me dirige ensuite vers le col de Skyggnir ( à gauche sur la photo ci-dessous)

Durant la montée, évidemment il se met à pleuvoir…l’ambiance s’assombrit.

Au niveau du col, la vue sur le Tindfjallajökull est magnifique, il devient difficile de prendre des photos sans avoir des gouttes sur l’objectif.


J’avais envisagé de monter au sommet, mais j’ai un coup de flemme et il pleut maintenant assez dru, je redescends donc un peu déçu…
Dès que je suis en bas, de l’autre coté , la pluie s’arrête et le soleil perce légèrement.

Je longe un petit ruisseau vers le sud, puis dès que j’aperçois la plaine d’Hungursfit , je pars plein est pour remonter sur un plateau du nom d’Hnausar.
Ci-dessous : Le dédale collinaires au Nord-Est du Tindfjallajökull , au fond c’est Faxi si je ne me trompe pas.

Le temps s’améliore doucement offrant de superbes éclaircies. Je traverse la plaine semi-marécageuse recouverte de linaigrettes.


J’emprunte ensuite la piste pour gagner le col de Faxatagl.

Maintenant il fait carrément soleil, le contraste dans le ciel est dément.
Bain d’UV en tee-shirt …long avec bonnet et pantalon, faut pas pousser non plus!

Je quitte rapidement « l’autoroute » pour rejoindre la Hvítmaga.

Je la longe vers l’aval avec en ligne de mire les sommets déchirés de Sata.

J’arrive à Krokur à 20 h 00, un peu crevé mais la journée n’est pas finie.
Petite pause casse-croûte puis je pars chercher la passerelle pour traverser la Markarfljót qui a pris un peu de volume depuis le gué du Laufafell hier.
Apres quelques minutes, je la trouve finalement … démontée sur le bord
Aie, c’était pas prévu ça…
Je commence à stresser un peu, la Markarfljót est réputée pour être costaude dans ce coin.
Remonte dans ma tête mes déboires de l’année dernière…
Je me dirige sur le bord , juste au dessus de la confluence avec la Hvítmaga entre les deux parties les plus engorgées…
Ca devrait le faire: le courant n’est pas très puissant et il y a une bonne zone de récupération en cas de chute.
Déshabillage : Caleçon, chaussons néoprènes au pied, les grolles autour du cou avec de la boue partout : faut aimer ça!
Je me lance, le gué passe assez bien , avec une zone un peu délicate au milieu où l’eau monte à la taille…
Le tout est de ne pas stresser et de prendre son temps en plantant les bâtons.

Séchage sur l’autre rive et petit goûter bien mérité!
Je remonte ensuite en longeant la rivière vers l’amont (j’aurais pas pu traverser la !).

La cabane de Krokur sous Skiptingahöfði.

Une sente bien marquée suit la Markarfljót au bord des gorges, toujours avec des vues impressionnantes.

De la source à la mer, cette rivière est une des plus jolies d’Islande. Entre les pentes ocres sous le Laufafell, les gorges de Sata, Torfahlaup et bien sur l’impressionnant canyon près d’Emstrur,
on ne s’en lasse pas!

Mais bon, je dois quitter ma rivière préférée pour monter sur la large crête de Sata.

Derrière moi, direction Tindfjallajökull, le soleil perce m’offrant de belles lumières, il doit être près de 22 h…

Dernière lueurs sur Stórkonufell:

J’avais espéré que les derniers rayons du soleil éclairent coté Sata et Landmannalaugar mais les nuages s’amoncellent lourdement. Pas de couché de soleil flashy pour ce soir!
J’avais imaginé me faire la crête mais je suis complètement hs . Je suis donc le sentier qui descend sur la plaine ( à droite sur la photo)
Je plante la tente un peu plus bas à 23 h…Longue mais très belle journée pleine d’émotions et d’images!

.
Jour 4 : Sata – Jökulgil
.
Réveil tardif, aux alentours de 10 h, je prends tout mon temps ce matin.
Aujourd’hui, je veux remonter au nord pour dormir dans la vallée de la Jökulgil en passant sous Reykjafjöll.
Quelques rayons de soleil lorsque je déjeune puis c’est la grisaille, je flaire le gros temps sous peu…

Ci-dessous : Stóra-Grænafjall avec son lit de verdures et linaigrettes pour accompagner…

J’aimerais bien monter sur cette montagne emblématique du secteur, la vue doit être pas mal du tout de là-haut.
La plaine entre Sata et Torfakvisl est longue et ennuyeuse à mourir, entrecoupée de sillons très casse-jambes que je tente d’éviter avec plus ou moins de succès.

Je rejoins la F210 après une éprouvante côte. J’ai vraiment pas la forme aujourd’hui et mon tendon droit me fait souffrir. J’ai un peu abusé hier.
Petite anecdote :
Lorsque je mets pieds sur la F210, 3 gros 4*4 rouges flambants neufs s’arrêtent.
Sors un petit groupe de touristes asiatiques.
Comme je suis à quelques mètres d’eux et de bonne constitution, je leur lance un grand bonjour ( hi!): pas le moindre regards, rien, … suis-je devenu un fantôme?
Je les observe quelques secondes :
Habits citadins, mine sombres, regardent la vue quelques secondes puis retournent se réchauffer dans les voitures, ils repartent rapidement en direction d’Afltavatn.
Bon…
Je passe un long moment à ruminer cette rencontre, j’ai peur que l’Islande devienne à terme un immense Lunapark que l’on traverse le plus vite possible en prenant 2,3 selfies histoire de dire…
Enfin reprenons :
Apres la F210, je monte vers le plateau en longeant la Ljosa.

Je loupe un peu ma progression et vais directement en direction du Laugavegur, je ne verrais pas les magnifiques gorges de la Ljosa.
La vue est toujours aussi impressionnante . Je vois tout le parcours réalisé ces jours derniers:

Ci-dessous : Alftavatn et son refuge éponyme, au loin Hattafell. J’ai l’impression qu’il pleut sur Þórsmörk…


Je rejoins donc le Laugavegur que j’emprunte sur 1-2 km. Pas mal de monde, mais cela reste vivable. Pas de photos pour autant , je n’ai pas envie de trainer !
Sur le plateau, je bifurque dès que j’aperçois le col sous les Reykjafjöll
Suivez la mousse… :

Coté plateau, peu avant le col et la vision de malade…

De l’autre coté , versant Jökulgil, vision onirique à souhait , impression d’être au bout de quelque chose…
Des fumerolles de partout, la rivière qui tresse au loin , de la mousse ,des cascades.
Les photos n’arrivent pas à rendre ce paysage, on pourrait rester une semaine (plus?) à explorer ce secteur de quelques kilomètres carrés.
Cela restera un des gros moments de cette rando :



La descente est magnifique.. J’évolue sur des crêtes assez larges permettant d’approcher les canyons…

Un des affluents de la Litla-Hamragil qui elle-même donnera naissance à la Jökulgil à la jonction avec la Kaldaklof :


J’arrive à la confluence :


En bas, je traverse la Litla-Hamragil sans problème puis je plante ma tente sur un petit promontoire , c’est parfait.
Par contre le temps est de plus en plus maussade…dommage pas de lumière sympa pour ce soir…

Une petite pose longue pour le fun… Trouveras tu ma tente ??? ( à gauche)

.
Jour 5 : Landmannalaugar
.
Je me réveille avec le bruit de la pluie battante . Le temps a basculé et se déchaîne!
Pliage rapide de la tente, je pars m’attaquer à la Jökulgil dont je dois traverser plusieurs fois les bras pour aller dans le vallon au nord d’Hattur.
Je me sens un peu ridicule sous la tempête à me balader en caleçon et chaussons néoprènes !
Les gués sont faciles mais le froid et la pluie transforment cette matinée en chemin de croix…
.
Je rejoins le départ de la crête pour gagner le plateau .
La montée est vraiment stressante, cette crête effilée doit être géniale par beau temps mais aujourd’hui le vent souffle fort, très fort et m’oblige à m’accroupir pour ne pas tomber lors des rafales.
Je suis plus qu’heureux d’en finir et de rejoindre la boucle d’Haalda!
La sente vue d’en haut:

Je prends ensuite au nord-est vers Litla-Brandsgil.
Sur le plateau, c’est encore pire, aucune photo , le vent atteint MACH 2 , je fais des à-cotés de plusieurs mètres, la sursac ne tient pas en place et s’envole plusieurs fois…
Je rejoins péniblement le camping du Landmannalaugar.
Fini pour aujourd’hui! Les quelques kilomètres sous le gros temps ont achevé ma motivation. Aucune envie de continuer vers la F208 comme prévu!
Montage de la tente tant bien que mal ( ceux qui ont déjà planté leurs sardines sur ce sol trempé de gravier comprendront!)
Douche chaude, poissons séchés, beurrés et trempés dans le café ( miam!) et sieste réparatrice.
Vive le luxe!!!
Plus tard, je vais chercher mon ravitaillement de nourriture et m’informe de la météo…
Demain : pluie et vent.
Après-demain : beau temps!
.
Jour 6 : Faxasund
.
Journée la plus rude de tout le voyage… Comme d’habitude qui dit rude, dit mauvais temps et donc peu de clichés pour illustrer.
Je suis réveillé par la vacarme du camping et des tentes messes des agences…
Bon il fait pas beau, ça c’est pas une nouvelle…
Apres le petit déjeuner, je remballe vite la tente pour m’éviter d’être pris par une poussée de « flegma-lachitude » et d’attendre au chaud le bus de 15 h pour Reykjavík!
Je pars donc sous la bruine et le vent, sur l’infâme F208, piste qui au demeurant doit être génial en véhicule, mais pour moi aujourd’hui c’est un vrai calvaire.
Je rejoins les rives du Kýlingavatn :

Quelques voitures passent …sans s’arrêter malgré mon pouce levé!
Ah oui, je fais du stop, hors de question de marcher tout le long sur cette purge, en plus j’espère rattraper mon retard pris hier
Je croise un 4*4 rempli de jeunes blondes…mais pas dans le bon sens!
Arf…
Je me remonte le moral en espérant le même dans ma direction ( si possible avec des brunes, des cannettes de viking, et une serviette sèche…mouais bon on peut rêver!)
.
Finalement c’est un couple d’Allemands d’un certain âge mais forts sympathiques qui s’arrête.
Chose rare j’ai l’impression qu’ils parlent assez mal anglais, voir très mal vu que je me débrouille mieux qu’eux.
Je suis un peu tout penaud de leur tremper leur belle banquette arrière mais bon pas trop le choix!
Je leur demande de me poser au croisement de Faxasund.
S’ensuit quelques kilomètres très agréables que j’espère durer des heures…
Mais, au bout d’une vingtaine de minutes, nous arrivons sur le plateau et je vois le panneau d’intersection de Faxasund.
Visibilité : 10 m
Vent : très, très fort et de coté
Pluie : parallèle sol, et qui pique!
Put…c’est dantesque!
Je dis merci à mes chauffeurs et pars avant de trop réfléchir, je remarque qu’ils me prennent en photo avant de continuer.
Le reste de la journée est vite résumé, je suis la piste comme un bagnard, tête baissé…
Je ne vois rien sauf à de rares moments comme ci-dessous. Je ne mange pas, pas de pause, pas envie je veux juste que cette journée de mer.. se termine.


Vers la fin, la pluie diminue un peu et le paysage devient fantomatique, je suis dans le désert noir embrumé.
J’arrive sur les bord du Kvislarlon, merci le GPS, avec cette brume je n’ai aucune idée d’où je suis!
Il y a une sorte de cabane pour les pêcheurs, j’essaye la poignée, au cas ou …mais elle est fermée
Je plante la tente derrière la hutte pour m’abriter du vent. Il doit être dans les environs de 20 h. J’ai quand même passé toute l’après-midi sur cette foutue piste
Je me couche (très) rapidement!
.
Jour 7 : Langisjor
.
Réveil matinal ( 3 h 00) pour cause d’envie pressante…Je jure un peu, tente de rester au chaud mais à un moment il faut bien sortir…
J’ouvre la tente et la : un magnifique lever de soleil comme seule l’Islande sait faire. Je suis ébahi, je sors vite reflex et trépied pour une petite séance photo:

En pose longue :


Les premiers rayons finissent par arriver, illuminant ma « plage » de bivouac

Peu après : Exit le soleil, remplacé par un temps nuageux.

Maintenant que je suis levé, je me fais un petit café que je déguste sur la terrasse de la maison.
Malgré le manque de sommeil, je suis plutôt en forme et de bonne humeur!
Je sors toutes mes affaires humides que j’étale un peu partout.
Le petit auto-portrait de cet année:

Je me décide ensuite à partir…
GO GO Langisjor!
mais d’abord un peu de désert…
Baladeur sur les oreilles et c’est parti pour quelques kilomètres de piste sableuse
Super ambiance , surtout avec Pink floyd en fond sonore (Atom Heart Mother : leur meilleur album!)


Je longe quelques lacs. Pour une fois il n’y a pas de vent, ce qui est rare en Islande…
Pas le moindre clapotis…

Au bout de 2,3 h de marche , je commence à me lasser.
L’échelle des distances est complètement modifiée dans cet environnement.Ce qui semble proche est en fait à plusieurs kilomètres!
Je plains les randonneurs qui passent deux jours sur le Sprengisandur!

Finalement, je quitte la zone désertique pour me diriger à l’est vers le Langisjór. J’aperçois vite le sommet de Sveinstindur.
Je prends tout mon temps pour le rejoindre.
Petite pause au soleil, déjeuner : saucisson, oignons grillés… miam!
Il y a quelques 4*4 au pied du sentier, normal pour un dimanche ensoleillé. Je croise au début de l’ascension un groupe de suisses guidé par un guide qui me semble assez blasé!
Pour la première fois du voyage , j’ai chaud, très chaud, le soleil tape fort , il doit être près de midi…et évidemment ma gourde est vide et pas de point d’eau à proximité.
Cette montée est donc assez rude, avec la fatigue accumulée, et la sécheresse momentanée…
En haut , je rencontre un groupe d’Islandais en leggings… Ils me disent que je suis au couleurs du paysage : sac vert et tee-shirt bleu! c’est vrai que je suis assez mimétique.
En haut , cela se passe de commentaires…une des plus belles vues d’Islande, doit être classée au top dix mondial.
Lac immense longé par les Fögrufjöll avec en fond les langues glaciaires du Vatnajökull.
On pourrait rester ici des heures…Petit tour d’horizon :
Vers le Nord :

Coté Skaftá, à l’Est, vers le Laki :

Un petit panoramique :

Vers le sud , malheureusement , le temps se dégrade et amène une purée de pois pas très photogénique :

Je redescends ensuite par un des vallons vers le nord .
En bas, je me rends compte que je suis complètement HS, j’ai du mal à avancer et il faut vraiment que je boive ( cela doit faire 3h que j’ai soif!).
Je vise donc le premier lac sous Sveinstindur. Il doit être 14h quand je plante la tente. L’endroit n’est pas franchement le plus idyllique mais bon, je veux juste me poser et dormir.
A mon réveil, je me sens assez las et j’ai envie de voir du monde, de discuter….J’ai dépassé mon quota de solitude!
J’hésite un long moment puis décide de gagner le refuge de Sveinstindur plus au Sud.

Je rejoins le chemin qui sépare le grand lac, des plus petits…

Je rêvais de cet crête durant mes soirées d’hiver en préparant ce trek mais aujourd’hui, la mayo ne prends pas, ma mauvaise humeur gâche un peu le plaisir…

Je passe ensuite sous le Sveintidur le long du lac, le chemin s’effrite un peu mais rien de bien méchant.
Une bonne heure après je rejoins le refuge qui est vide.
Pas de belote au coin du feu pour ce soir, mais j’ai au moins un lit douillet!

L’intérieur très cosy :

Je lis un peu le livre d’or, la plupart des mots sont en islandais , pas mal en anglais et quelque-uns en français également.
Un groupe a passé la Skafta début juillet depuis le Laki, je me demande s’ils l’ont fait à gué ou en contournant par le glacier…

Nuit calme , c’est toujours étrange de dormir dans un refuge seul : impression d’être Boucles d’or dans la maison des oursons!
.
Jour 8 : Strutivegur
.
Aujourd’hui,j’entame le chemin dur retour en suivant le Strutivegur , un des treks majeurs d’Islande , pour descendre vers Skaelingar. Même si ce chemin est connu , je serais seul toute la journée : pas une âme qui vive!
Je dis au revoir à mon refuge et au Langisjor, je garde un peu d’amertume de pas être resté plus longtemps pour faire le tour du lac …mais bon c’est une bonne raison pour revenir!

Le chemin n’est pas balisé par des piquets comme le Laugavegur mais la sente est bien marqué, pas de soucis d’orientation.
Je longe la Skafta, fil d’Ariane de cette journée


J’approche doucement d’Uxatindar, montagne emblématique qui malheureusement est sous la brume aujourd’hui.


Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps….!
Ben tu fredonnes des vieilles chansons des années 80!

Je serais bientôt au « passage sous la montagne »…
En attendant je passe un petit gué sous soucis, une petite montée dans les éboulis et je suis coté lac.

Vraiment dommage que la météo soit mauvaise, le site perd de son grandiose. Pause déjeuner et je longe le lac pour gagner le Canyon
Mon chemin est tout droit!

Un peu déçu du sentier dans le canyon, sympa mais je le pensais plus impressionnant

En sortant , la brume devient plus dense, en cinq minutes je ne vois plus à 10 m.
J’essaye de suivre la sente qui est maintenant marquée par quelques piquets bleus espacés mais je me perds rapidement.
Apres quelques minutes de divagation, je tombe sur une piste…
Je me dis naïvement que ça ne peut être que celle pour le refuge et donc je la suis…

Au bout d’une grosse demi-heure , je trouve bizarre la direction que suit la piste…J’ai l’impression de tourner pour remonter au Nord.
Je me décide à sortir le GPS… putain je m’éloigne du refuge, je suis sur la piste pour le Langisjor pas dans le bon sens.
Demi-tour ,cadence de militaire tellement ça m’énerve d’être aussi bête, et je trouve finalement un croisement que j’avais loupé.
Cette fois j’embranche sur la bonne piste.
La journée de marche touche à sa fin, plus qu’à avaler les derniers kilomètres sur cette piste horrible à souhait pour un randonneur.
Petite photo de la grotte des elfes dans le champ de lave autour du refuge:

Le refuge est vide également… Sur les 4 refuges en Islande où j’ai dormi ces deux derniers étés, je n’ai jamais eu de colocataires.
Soirée tranquille donc, avec ballade aux alentours du refuge en compagnie des moutons.
Mon trek touche à sa fin, demain je rejoins la civilisation…

.
Jour 9 : Faille d’Eldgjà
.
Journée très courte qui consiste à grimper prés du Gjatíndur pour rejoindre la faille d’Eldgjá afin de faire du stop ou de prendre le bus.
J’arrive rapidement en haut, exactement à l’endroit où j’avais abandonné l’année dernière.
La boucle est bouclé…Je me dirige au sud sur le plateau pour ensuite descendre dans la faille au niveau d’Ófærufoss.
Petit auto-portrait un peu raté:

J’attends une petite heure sur le parking avant d’être pris en stop par une famille de français.
Voyage agréable jusqu’à Kirkjubæjarklaustur (dites simplement « Klaustur »!).
.
– Pour finir : Skaftafell et Thormörsk –
.
Je passe les quelques jours qu’il me reste à Skaftafell où j’ai le plaisir de rencontrer David alias Bigfoot ( que je reverrais à Reykjavik , l’Islande est vraiment un petit village!)
Le Morsarlon:

Malheureusement après une demi-journée de beau temps, la pluie s’invite et je passe la majeur partie de mon temps à bouquiner sous la tente.
Svartifoss :

Je prends ensuite doucement le chemin du retour vers la capitale. Halte à Skogar où je rejoins ma mère et mon beau-père qui viennent d’arriver .
Petite excursion à Þórsmörk :

.
Le lendemain , bus du matin de Skogar à Reykjavík.
Je flâne ensuite dans la capitale où je croise à nouveau David.
Discussion autour d’un café sur la rando, l’Islande, les nuits de Runtur et les Islandaises!
Vers 17 h , je prends le Flybus pour Keflavik et mon vol retour vers Lyon.
.
– Fin –
.
No Comments